Ce soir commence le week-end pour la plupart d’entre nous et je trouve que le samedi est un bon jour pour changer nos habitudes ! Laissez-moi vous raconter un peu l’histoire de ce Chapon cuit au four, tomates confites, olives et basilic !
Depuis peu, j’ai repris le chemin du marché aux poissons à Saint Raphaël et je dois dire que c’est à chaque fois un bonheur de voir de si beaux poissons, si frais et à des prix classiques.
L’autre jour, prise d’une frénésie d’achat (ça m’arrive souvent quand je vois de si belles choses !), j’avais acheté de très beaux rougets (cuits au four, tels quels, non rincés sur les conseils de la dame au stand, sur la tranche sur les conseils de Richard, le chef du Jardin de Sébastien, avec le foie…humm), puis des Saupes (cuits en sauteuse avec un léger bouillon, de l’ail, du thym, du laurier, des fenouils et des petites pommes de terre…toujours sur les conseils de Richard !), des bonites (que j’ai congelées).
Il faut prendre l’habitude d’aller le matin sur le port de Saint Raphaël, boire un petit café à l’Excel’ sans doute, puis tranquillement, se diriger vers les bateaux et la halle aux poissons (c’est quand même autre chose que d’aller à Carrouf’, non ?).
Faire le tour, réfléchir à comment on peut accommoder ces merveilles, demander conseils, oser acheter un poisson qu’on n’a pas l’habitude de choisir.
Ne pas craindre les tarifs ! Bien sûr, les rougets, le chapon, la lotte, .. sont à 25-28 euros le kg, ce qui est normal pour ces poissons.
Mais, les saupes sont à 5 euros le kg, les mulets à 10 euros le kg, la bonite (mon prochain achat, à faire en carpaccio comme au Lamparo) à 15 euros...et la soupe de roche, si belle, si colorée, certainement délicieuse une fois finie à 12 euros le kg.
Regardez les couleurs et la variété de ces poissons !
Et c’est sur le chapon que j’ai jeté mon dévolu, car j’étais curieuse de goûter sa saveur après avoir été faire un reportage à la Bouillabaisse, un fameux restaurant de poisson, sur la plage de la Bouillabaisse (!) à Saint Tropez.
Le chef avait préparé ce poisson, au four, en 20 minutes, servi entier sur table, à découper en salle.
Et, depuis, sa recette me taraudait.
J’ai donc tenté de me souvenir des ingrédients utilisés (il y en avait un qui était secret et qu’il n’a pas souhaité révéler, mais tant pis, j’ai fait avec mes souvenirs).
Et donc, j’ai rincé le chapon (il était vidé et les épines coupées !), j’ai salé l’intérieur et je l’ai posé dans un plat à four avec des tomates confites à l’huile d’olive et aux herbes, des olives de Kalamata (mais je pense que des Taggiasches doivent être superbes avec car non amères), 4 secondes d’huile d’olive (je compte en versant un filet normal : 1-2-3-4 et hop, j’ai mis 4 secondes d’huile), un schtock de beurre demi sel en cubes (le schtock est une mesure qui m’est propre, je suis désolée, c’est environ une tranche de 2cm sur une plaquette de beurre de 250g neuve !), 5-8cl d’eau et 5-8cl de vin blanc.
Et du basilic effeuillé à la main.
Et zou, au four à 180-200°C, pendant une bonne vingtaine de minutes (j’ai dû le remettre un peu car l’épais du filet n’était pas cuit et collait à l’arête).
Chapon cuit au four, comme à la Bouillabaisse à Saint Tropez
Ustensiles
- Un plat à four
Ingrédients
- 1 chapon le poisson bien sûr !
- 20 tomates confites à l'huile d'olive et aux herbes
- 20 olives de Kalamata
- 4 c. à soupe huile d'olive
- 50 g beurre demi sel en cubes
- 5-8 cl eau
- 5-8 cl vin blanc
- QS basilic effeuillé à la main
- QS sel gris de mer
Instructions
- Rincez le chapon vidé et épines coupées, salez l'intérieur et posez-le dans un plat à four avec les tomates confites, les olives de Kalamata, l'huile d'olive,le beurre, 5-8cl d'eau et 5-8cl de vin blanc.
- Et du basilic effeuillé à la main.
- Au four à 180-200°C, pendant une bonne vingtaine de minutes. Vérifiez la cuisson en décollant délicatement l'arête du poisson de la chair (ça ne doit pas coller).
Et voilà, servi avec quelques pommes de terre nouvelles du Marché de la Vallée rose et les premières courgettes cuites à la vapeur douce et plongées dans un bain de nuoc man et d’huile d’olive (une recette de mon amie Nathalie qui les fait en sauteuse d’habitude).
Une merveille, vous savez, ce genre de repas qui vous dessine un sourire sur le visage.
Ce même sourire que j’ai toujours quand je sors de la Vallée des roses avec les bras plus que chargés en légumes, fraises, laitages du Haut Var (brebis, chèvre et vache), du vin, du miel, des fleurs, parfois quelques truites du Verdon et quelques plats de mes amies Marie-Lo et Flo du Poivrier Nomade (je vous en reparle très vite, elles nous ont livré leur recette du gâteau au chocolat sans gluten !).
Ou bien encore, quand je repars avec mon sac de poissons si frais qu’il peut attendre quelques jours que je me décide sur la recette (et sans qu’il y ait une seule odeur de poisson dans la maison après la cuisson, tant il est frais !) ; ou encore, de la viande d’agneau ou de cochon que Laurent élève et nourrit lui-même (tous les jours, il prépare la soupe de pommes de terre pour ses cochons, à l’ancienne), vous le trouverez à la Vallée des Roses le mercredi matin seulement !
Voilà, j’espère que vous irez voir ces gens, ces pêcheurs, ces agriculteurs, ces éleveurs qui ont un métier difficile mais beau, qui nous proposent le meilleur de leur travail.
Notre force, notre pouvoir, c’est aussi notre façon de consommer, et contre cela, personne ne peut rien, ni aucun lobby, ni aucune chaîne de l’agro-industrie-alimentaire, ni aucun supermarché.
Et, loin de moi, l’envie d’être une donneuse de leçon, mais…
C’est à nous de faire vivre nos villes et villages en consommant local, bio ou raisonné, en valorisant encore et toujours cette économie locale qui a parfois tant de mal à lutter contre les ogres de l’industrie de masse.
Le marché aux poissons
Les pêcheurs Raphaëllois
Quai J. F. Kennedy
83700 Saint Raphaël
Tous les matins